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Sophya est Transgenre Artiste Dessinatrice amatrice de transgressions et d'humour
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4 octobre 2008

L'obsession de la femme et l'érotisme dans le mouvement surréaliste : artistes, peintures et dessins (n°4 : série de 5 articles)

(suite de l'article précédent)

 

Une suite inattendue à cette série de 4 articles me viendra de l'exposition des peintures réalistes et surréalistes de Colette Enard, artiste charentaise, organisée au Musée de Royan en octobre 2011, donc bien plus tard après que j'aie découvert le mouvement pictural surréaliste à travers ces 4 premiers articles.

L'article consacré à l'oeuvre de Colette Enard ne se situe donc pas dans la suite chronologique des ces 4 articles, et vous pouvez le découvrir parmi mes articles plus récents, ou bien en activant le présent lien, qui vous ouvrira d'emblée ledit article.

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En s'inspirant de la célèbre formule selon laquelle "Les trois mousquetaires étaient au nombre de quatre", on pourrait oser l'appliquer aux peintres surréalistes.

Max Ernst devenant le quatrième et l'essentiel complément de ses trois autres complices : De Chiricco, Magritte et Dali (cf. pour ces 2 derniers, un de mes articles précédents "L'obsession de la femme et l'érotisme dans le mouvement surréaliste : artistes, peintures et dessins", ici dans ce même blog).

Quatre géants venant d'horizons différents pour mieux se fondre ensuite. Quatre géants qui allaient révolutionner la peinture du XX e siècle et influencer toutes les générations à venir. Extraordinaire amalgame ente le Belge Magritte, l'Italien De Chiricco, l'Espagnol Dali et le Français Ernst …

… Curieuse rencontre assurément qui montre d'emblée à quel point ce mouvement se démarquait des autres Ecoles se regroupant, quant à elles, sur de simples affinités esthétiques.

Le surréalisme pro européen trouvait son origine dans l'angoisse et le rejet des guerres, synonymes de morts injustifiables comme injustifiées. Les quatre hommes seront marqués par les deux guerres successives (même si Dali n'avait que dix ans lors de la première ).

Le surréalisme s'inscrit avant tout comme une protestation contre les violences subies ou à venir et là le Français Ernst jouera un rôle capital car il est le seul à posséder la caractéristique d'être un "juif allemand".

Ce "juif allemand" qui ressentira avec plus d'acuité le danger futur du nazisme. D'autant qu'il avait vécu viscéralement les horreurs de la première guerre lors de ses quatre années de mobilisation qu'il baptisera "le grand merdier" : quatre années où il multipliera les croquis d'êtres désespérés.

Après des parcours différents, les géants se regrouperont officiellement grâce à André Breton qui fût un extraordinaire catalyseur du mouvement surréaliste, du moins dans son premier temps. Breton le Pope convaincu poussera ces hommes à s'associer aux autres formes d'arts dont notamment les poètes.

Apollinaire créera le terme de "surréalisme" avant de disparaître dès 1918, non des suites de guerre mais de l'épidémie de grippe qui secouait l'europe.

Un autre magnifique poète fit son apparition Paul Eluard qui aidera de son mieux Ernst à traverser sa difficile période en France.

La Vierge corrigeant l'enfant Jesus devant trois témoins : André Breton, Paul Eluard et le peintre (1926) :

ViergeCorrigeantEnfantJesus

 

Pas un hasard donc si la célèbre toile "Au rendez-vous des Amis" sera réalisée par Ernst en 1922. De ses nombreux amis, on aperçoit en premier plan André Breton qui ressemble à un empereur romain vêtu de sa toge. Simple malice d'Ernst ou l'intuition que le chef allait révéler un autre visage ?

AuRendezVousDesAmis

L'opposition existentielle des surréalistes à toutes formes de violence n'échappera pas à Hitler lors de l'exposition de Munich en 1937, qui rugira de fureur devant ces toiles le condamnant sans rémission (dont le tableau Ubu Imperator de Max Ernst). Le futur Führer parlera d'art "dégénéré".

T1

Ubu Imperator :

UbuImperator

Les surréalistes avaient fait mouche. Hélas, une année plus tard Max Ernst défendra avec ferveur son ami Paul Eluard qui refusait de s'inscrire au "trotskisme" comme André Breton, se trouva condamné sans autre forme. Le Pope ira même jusqu'à tenter de détruire l’œuvre de Paul Eluard.

Scandalisé Max Ernst claquera le premier la porte de ce mouvement auquel il avait tant donné. Dali et Picasso suivront son exemple ses années plus tard devant l'intransigeance de Breton, ce fils de gendarme dont il avait hérité le caractère psycho-rigide.

Mais la carrière d'Ernst n'était pas finie bien au contraire, exilé aux USA il fera découvrir à de jeunes peintres comme Pollock ou Masson l'étendu de son esprit imaginatif.

Giorgio De Chirico, né le 10 juillet 1888 à Volos en Thessalie (Grèce) et mort le 20 novembre 1978 à Rome, était un peintre, un sculpteur et écrivain italien dont les œuvres ont été unanimement admirées des surréalistes jusqu'en 1925 et qui le rejetèrent tout aussi unanimement après.

De retour à Milan, durant l’été 1909, Chirico commence une série de tableaux dont le mot énigme revient souvent dans les titres : «Énigme d'un soir d'automne», «L'Énigme de l'oracle», «L'Énigme de l'heure»...

Suivant son frère, devenu peintre lui aussi, Chirico s'installe à Paris et fréquente les "samedis" de Guillaume Apollinaire (dont De Chirico fait en 1914 le portrait prémonitoire de sa blessure en 1916). C'est dans ces circonstances qu'il rencontre Picasso.

Portait prémonitoire d'Apollinaire :

PortraitApollinaire

Il expose ses premières œuvres au Salon d'automne de 1912 et 1913.

Apollinaire trouve le peintre « inhabile et moderne », mais après la visite d'une exposition que Chirico a personnellement organisée dans son atelier de la rue Notre-Dame-des-Champs, Apollinaire donne, dans "Les Soirées de Paris", un compte rendu plus enthousiaste  : "L'art de ce jeune peintre est un art intérieur cérébral qui n'a point de rapport avec celui des peintres qui se sont révélés ces dernières années".

Il ne procède ni de Matisse ni de Picasso, il ne vient pas des impressionnistes. Cette originalité est assez nouvelle pour qu'elle mérite d'être signalée.

Les sensations très aiguës et très modernes de M. de Chirico prennent d'ordinaire une forme d'architecture : ce sont des gares ornées d'une horloge, des tours, des statues, de grandes places, désertes ; à l'horizon passent des trains de chemins de fer.

Voici quelques titres simplifiés pour ces peintures étrangement métaphysiques :

« L'Énigme de l'oracle », « La Tristesse du départ », « L'Énigme de l'heure », « La Solitude et le sifflement de la locomotive ».

Enigme du Départ :

EnigmeDepart

 

Enigme de l'heure :

EnigmeHeure

 

Enigme du jour :

EnigmeJour

 

Enigme de l'Oracle :

EnigmeOracle

 

Chirico adhère au groupe "Valori Plastici", qui [, en 1923 rompt avec le futurisme en publiant une sorte de manifeste «Le Néo-classicisme» dont le « ton paraît [...] bien proche du fascisme arrivé au pouvoir.».

Il peint ses séries de « Villes romaines », « Fils prodigue » et « Argonautes » au grand désappointement d'André Breton : «Chirico, en continuant de peindre, n'a fait depuis dix ans que mésuser d'un pouvoir surnaturel... Cette escroquerie au miracle n'a que trop duré.».

Le fils prodigue :

IncertitudePoete

 

La rupture définitive avec les surréalistes intervient en 1928.

En réponse à sa nouvelle exposition organisée par Paul Guillaume, les surréalistes organisent une contre-exposition à laquelle ils donnent pour titre « Ci-gît Giorgio De Chirico ».

Dans un compte rendu de cette exposition, Raymond Queneau conclut « qu'il est inutile de s'attarder derrière [ce] grand peintre [...] Une barbe lui a poussé au front, une sale vieille barbe de renégat. ».

Cinquante ans plus tard, De Chirico répondra : « J'aurais préféré qu'on s'occupe de moi d'une façon plus intelligente. Mais je ne peux rien faire contre. ».

La polémique n'empêche pas Chirico de poursuivre son œuvre dans une voie plus académique mais aussi plus rémunératrice. Il s'entourera d'aides pour reproduire ses propres tableaux et investir ainsi les marchés européen et américain de l'Art, déclinant à l'infini ses tableaux dans son style métaphysique.

 

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(Rappel : L'article consacré à l'oeuvre de Colette Enard, qui clôt pour l'instant cette série de 5 articles consacrés à "L'obsession de la femme et l'érotisme dans le mouvement surréaliste", ne se situe donc pas dans la suite chronologique des ces 4 articles, et vous pouvez le découvrir dans le présent blog parmi mes articles plus récents, ou bien en activant le présent lien, qui vous ouvrira d'emblée ledit article).

 

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